Le roi de France a sombré dans la folie. Les princes du sang se déchirent pour s’emparer du pouvoir tandis que la reine tente d’oublier cette nuit où elle a failli mourir, étranglée par son époux. Le duc d’Orléans assiste impuissant à la montée des tensions entre la Champagne et la Bourgogne, alors même qu’une attaque de l’empire aléman semble imminente.
Dans l’ombre, la duchesse s’inquiète de son propre sort, comme de celui du royaume. Clementia d’Orléans souffre de crises de langueur qui la vouent au silence de sa chambre tout le jour. Et pourtant, à la nuit tombée, un nouvel élan l’anime, celui du sang. La duchesse pourra-t-elle guérir de ce mal qui la fait tant souffrir ? Le chevalier Hermant lui en a fait la promesse. Il ira quérir un remède dans les forêts d’Armor, là où la magie est plus vivace qu’ailleurs.
J’ai bien aimé cette lecture, bien qu’elle n’ait pas été du tout ce à quoi je m’attendait. En effet, c’est surtout la plume de l’autrice qui m’a surprise parce que désuète, mais parfaitement raccord avec l’histoire qu’elle nous livre ici. J’ai bien aimé l’univers sombre et mystérieux, même si j’ai eu du mal à suivre au début avec l’alternance des “histoires”.
L’histoire :
Celle du royaume de France.
Une histoire de sang-s.
Les personnages :
Clementia est la duchesse d’Orléans. Originaire d’Armor, et bien qu’épouse loyale, elle est éprise du chevalier que son père a mis à son service : Hermant. La jeune femme semble souffrir de somnambulisme, mais pas que… la langueur l’accable également, ainsi que l’envie de sang.
La reine de France, Isabelle, est une femme courageuse. Bien qu’elle souhaiterait divorcer de son époux suite à l’horrible nuit lors de laquelle il a voulu l’étrangler, elle reste auprès de lui. Elle doit alors faire abstraction des soupçons qui pèsent sur elle, l’étrangère.
Le duc d’Orléans, ainsi que les seigneurs de Champagne et de Bourgogne sont autant de fidèles ou d’infidèles au roi fou. Quand certains le soutiennent malgré la maladie, d’autres cherchent à en profiter pour élargir leurs terres.
La plume de l’autrice :
Céline Rosenheim utilise un langage plutôt désuet pour narrer son histoire. Elle mêle avec brio réalité et imaginaire et fait de son récit un roman gothique d’un autre temps… tout en étant féministe. Car dans cette histoire, ce sont bien les femmes qui sont mises à l’honneur. À la fois héroïnes, victimes, traitresses… le beau sexe à la part belle dans ce récit qui montre en même temps le pouvoir des hommes.
Un roman gothique où la femme tient place de dirigeante prompte au sacrifice.